Cher Journaliste,
Les journalistes, je les aime bien. Tous les jours ils révèlent leur utilité pour la démocratie.etc. ♫♪♪♪♫ (air connu...)
Par ailleurs ils m'ont souvent rendu service en acceptant de reprendre ma "communication" dans "l'information" du public et au profit ma réputation professionnelle. Donnant-donnant = gagnant/gagnant.
Leur métier est difficile. Comprendre le "spécialiste" et traduire sa technicité pour le "grand public" : vulgariser et "vendre". Massmedia et éducation des masses incultes et laborieuses...
Bref c'est en toute amitié que je voudrais, pour toi et ceux qui ne sont pas des chroniqueurs judiciaires patentés, signaler quelques erreurs communes et grossières qui énervent le juriste que je suis.
Ne confonds pas "juridique" (qui a trait au droit : loi, décret, codes qui les regroupent...) et "judiciaire" qui concerne la justice (tribunaux, magistrats, jugements).
Les juridictions rendent des décisions. Utilise donc ce terme générique, car pour les tribunaux on parle de "jugement", "ordonnance" par exemple et d' "arrêt" pour les cours d'appel, de cassation ou le conseil d'État; sois simple sinon tu vas te tromper.
Les infractions sont regroupées par «paquet» selon leur gravité décroissante : crime, délit et contravention (pas "procès verbal", terme générique de document formel support d'une information juridique) et les auteurs en sont donc des délinquants ou des criminels, c'est selon.
"Crime" ne veut pas dire homicide ou assassinat ( NB ce n'est pas la même chose!) mais ce peut être un viol ou un faux en écritures...
Chaque infraction a sa juridiction : cour d'assises, tribunal correctionnel ou de police
N'appelle jamais un membre du parquet "votre honneur", on est pas aux USA; dis lui "Monsieur (*)le Procureur" (même s'il n'est que substitut) ou "Monsieur(*) l'avocat général" s'il est à la cour d'assises.
Pour les juges, dis "Monsieur(*) le président" ça ira aussi...mais surtout pas "Maître" que tu peux réserver aux avocats, notaires, huissiers, commissaires priseurs etc. qui n'appartiennent pas à la Fonction publique
Entre eux, les magistrats sont des "collègues"; les avocats, eux, sont "confrère et consoeur", comme toutes les professions (dites) libérales ...
Pour ceux-ci, fonctionnaires ou assimilés, ne dis jamais "droit", mais "obligation/devoir de réserve" quand ils ne peuvent dire ce qu'ils pensent. Cette faute très commune m'exaspère. Donc présente ton déclarant comme parlant en tant que syndiqué, il n'a plus alors cette obligation déontologique de quasi silence.
Pour la prison ne crois pas qu'un pénitencier (substantif) ça existe en France. Dans le doute parle d'établissement/centre pénitentiaire (adjectif identique au masculin et au féminin) et n'invente pas un féminin au nom de l'endroit dont les portes se sont refermées sur Johnny.
Aujourd'hui on n'ouvre plus un dictionnaire. Mais tu consulteras toujours avec profit les onglets d'un dictionnaire en ligne, "TRESOR" (que j'adore), ou un autre: http://www.lexilogos.com/francais_langue_dictionnaires.htm
NB : Évite, si tu es dans l'audiovisuel, de commencer par un tic genre "il faut savoir que"... Si tu es une femme, attention à ne pas te triturer les mains en permanence comme une présentatrice météo. Comme les élèves vis-à-vis d'un prof. les petites manies perturbent l'auditoire. Ton conjoint te dira tes petits défauts.
Voilà, ça m'a fait du bien de te dire cela.
je t'embrasse
PS : tu peux aussi parcourir avec profit : http://elek.over-blog.com/article-jargon-46100997.html
(*) Remord pour les abonné-es de "Causette" : ou "Madame le/la et un "e" au bout ou pas, selon les préférences de l'intéressée. Mais pas "Maîtresse" pour les avocates, sauf si affinités ;-)
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